PROTHERI
est un projet visant à développer une technique innovante de revêtement permettant d’associer des matériaux dits fragiles (textiles, tissus, bois…) à divers autres matériaux pour y ajouter de nouvelles caractéristiques.
Cette technique permet ainsi d’envisager la création de multimatériaux novateurs tels que des textiles conducteurs électrique, des bois isolants thermique ou des polymères résistant aux frottements.
La projection thermique est une méthode industrielle de traitement de surface utilisée notamment dans l’aéronautique et la mécanique, dans le but d’alléger les pièces, de les renforcer ou d’améliorer leur conductivité électrique ou thermique.
Elle consiste à appliquer un revêtement liquide, pâteux ou solide divisé en fines particules sur un substrat. Ces particules y adhérent à l’aide d’un gaz vecteur qui les y projettent à grande vitesse et à haute température. Cette technique a été peu à peu perfectionnée à partir du XXème siècle, mais était restée incompatible avec certains types de substrat, trop fragiles pour supporter les contraintes thermiques et/ou mécaniques d’un tel procédé.
PROTHERI apporte une solution à ce problème et constitue ainsi une innovation de rupture dans le domaine de la projection thermique. Cette technique novatrice, encore en développement, a déjà notamment permis la réalisation d’associations inédites : des revêtements en céramique sur de la soie ou du bois, en cuivre sur du verre, en aluminium sur du PA 66 (plastique)…
Les applications de PROTHERI sont nombreuses.
Dans les secteurs de l’aéronautique ou de l’automobile, cette solution pourrait résoudre les problèmes induits par REACh, la réglementation européenne sur les produits chimiques qui limite depuis 2007 le nombre de composants chimiques autorisés dans le traitement de surface.
Dans le domaine militaire, cette technique peut permettre le développement de nouveaux équipements de protection, tels que des gilets pare-balles plus léger et plus souple, mais non moins résistant.
Initié en 2012 par le Matériaupôle et AIMA Labo MINES, ce projet prend depuis octobre 2017 la forme d’une thèse collaborative menée par le doctorant ingénieur spatial Patrizio Lomonaco et encadrée par l’enseignant-chercheur spécialisé dans les traitements de surfaces Michel Jeandin. Celle-ci réunit le centre de recherche sur les matériaux d’Evry (MINES ParisTech), le Matériaupôle ainsi qu’un consortium de 3 entreprises incluant notre adhérent ARCA, et a bénéficié du concours financier de la Direction Générale de l’Armement (DGA).